Sommaire
 

bullet03_redsign.gifUn séisme politique et financier

bullet03_redsign.gifLe procès

bullet03_redsign.gifRoland Dumas dans la tourmente

bullet03_redsign.gifLes implications politiques de l'affaire Dumas

bullet03_redsign.gifChristine Deviers-Joncour

bullet03_redsign.gifLe cas Le Floch-Prigent

bullet03_redsign.gifLe cas Sirven

bullet03_redsign.gifLes ennuis d'Elf au Gabon

bullet03_redsign.gifPortrait menteur des juges Joly et Vichnievsky

bullet03_redsign.gifChronologie de l'affaire Elf


bullet03_redsign.gifJusqu'en Allemagne


Surfacturations à la raffinerie Leuna
26/07/2001

L'Allemagne porte plainte
22/03/2001

L'éternel secret défense
10/11/2000

La piste des «scellés»
07/09/2000

Les nouvelles pistes des juges
20/07/2000

Les millions de M. Guillon
03/02/2000

Quand Elf salariait la secrétaire de DSK
25/11/1999

Un ancien de la DGSE chez le juge Perraudin
13/05/1999

Un avocat contre deux juges
08/04/1999

Les découvertes explosives d'Eva Joly
29/05/1997

Nouvelles révélations
01/05/1997

Elf-Bidermann: l'Etat coupable
01/08/1996

Jusqu'où ira la juge Joly?
11/07/1996

L'irrésistible instruction du juge Joly
20/06/1996

Sagan rattrapée par l'affaire
 
  

 
 

Les retombées de l'affaire Elf
L'Express du 26/07/2001
Allemagne
Les extravagantes surfacturations de Leuna
par Gilles Gaetner
 
Un rapport des services secrets allemands évalue à 3 milliards de francs le surcoût de la raffinerie de l'ex-RDA. Le juge Van Ruymbeke fera tout pour connaître leur destination
 

© Reuters
La raffinerie de Leuna, près de Leipzig, dans le land de Saxe-Anhalt.

Le juge Renaud Van Ruymbeke est têtu. Il le répète volontiers aux avocats de l'affaire Elf: il fera tout pour connaître, d'ici à la fin de l'année, les dessous de la reconstruction, en 1992, de la raffinerie de Leuna, dans l'ex-Allemagne de l'Est, et pour découvrir ceux qui, à cette occasion, ont perçu de substantiels pots-de-vin. Elf y investit, à l'époque, 20 milliards de francs. Le magistrat ne désespère pas d'entendre prochainement un ancien membre des services secrets allemands, Hans-Dieter Holzer, proche de Helmut Kohl, soupçonné d'avoir touché 256 millions de francs. Holzer serait prêt à répondre aux questions de Van Ruymbeke, à condition de pouvoir repartir libre outre-Rhin. Le magistrat ne serait pas hostile à la requête de l'ex-espion, bien que ce dernier fasse l'objet d'un mandat d'arrêt international...

«On ne peut exclure que des
pots-de-vin aient été présentés comme des coûts d'investissement subventionnés par des aides publiques»

Echange de bons procédés: un autre personnage clef de ce dossier, l'ex-n° 2 d'Elf, Alfred Sirven, se montrerait lui aussi coopératif, puisqu'il accepterait de répondre aux questions de la commission d'enquête parlementaire allemande sur le financement de la CDU, disposée, dit-on, à recueillir ses confidences... à la prison de la Santé, où il est actuellement détenu.

En attendant, le juge français vient de recevoir un document des services secrets allemands, que L'Express a lu et qui évalue à 900 millions de Deutsche Mark (3 milliards de francs environ) le montant des surfacturations effectuées lors de la reconstruction de la raffinerie Leuna. Surfacturations qui ont conduit l'Etat allemand, via deux avocats français, Me Olivier Baratelli et Paul Lombard, à se constituer partie civile en France (voir L'Express du 22 mars 2001). Cette initiative facilite la tâche de Van Ruymbeke, qui a accès aux quatre procédures judiciaires ouvertes en Allemagne sur l'affaire Elf: à Sarrebruck, Augsbourg, Düsseldorf et Magdebourg.

C'est au printemps 2001 que l'Etat allemand a porté plainte en France, de nombreux surcoûts ayant été révélés. L'enquête du parquet de Magdebourg, sous la direction du procureur général Jaspers, confirme l'existence de surfacturations inexpliquées. Ainsi, le coût de construction des réservoirs de Leuna, évalué initialement à 318 millions de Deutsche Mark (1 milliard de francs environ), a quasi triplé, pour passer à 885 millions de Deutsche Mark! Et le rapport de faire remarquer qu'un réservoir aussi moderne que celui de Leuna, construit par Shell-Esso près de Dresde, n'a coûté que 296 millions de Deutsche Mark.

Le document note également que le coût d'un ingénieur chez Elf s'élève à 2 776 marks par jour (9 000 francs environ)... contre 1 335 DM pour un ingénieur au profil identique aux Pays-Bas et 1 228 DM pour un autre employé par la firme Krupp. Enfin, que dire du salaire horaire moyen, qui atteint 85 marks à Leuna, alors que le montant normal devrait être d'environ 60 marks?

Autant d'anomalies incroyables qui font écrire aux auteurs du document: «On ne peut exclure que des pots-de-vin aient été présentés comme des coûts d'investissement subventionnés par des aides publiques.»

 

 
 



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